… autour de :
- De l’engagement dans une époque obscure, aux éditions Le passager clandestin
- Eloge du conflit, aux éditions La découverte
De l’engagement dans une époque obscure
S’appuyant sur les doctrines de philosophes classiques et modernes et d’expériences politiques concrètes, cet essai s’empare du sujet de l’agir. Dans notre époque, qualifiée d’obscure, l’engagement ne peut pas être individuel, mais il est issu d’une multiplicité de situations.
Une époque obscure : cette époque individualiste et économiste, qui voudrait nous faire croire que chacun de nous est « un petit entrepreneur de soi ». Et pourtant, le sujet de l’agir est-il vraiment comme on le croit l’individu (homme politique, chef d’entreprise, consommateur…) ? Ni le militant ni l’individu de bonne volonté, ne sont en mesure d’assumer les défis de l’époque. Le sujet de l’agir n’est donc pas l’individu, mais une multiplicité de situations.
Miguel Benasayag et Angélique Del Rey nous proposent un engagement recherche, un engagement immanent, expression d’un désir vital, qui revendique la lutte radicale, dans ce monde-ci, sans « machines à espoir ».
Ce livre mobilise des réflexions aussi diverses que celles de La Boétie, Marx, Foucault, Spinoza, Gramsci…, et s’appuie sur des expériences politiques concrètes comme celle des Tupamaros uruguayens, puisant aussi bien ses métaphores explicatives dans le cinéma de David Lean que dans les « lieux communs » du langage quotidien.
Eloge du conflit
Dans les sociétés occidentales hyperformatées, l’idée même du conflit n’a plus de place. Les conceptions de la vie commune tendent vers l’intolérance à toute opposition. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité et, de plus en plus, contestataires et dissidents semblent relever de l' » anormal « . Dans cet essai iconoclaste, Miguel Benasayag et Angélique del Rey explorent les racines et les effets délétères de cette idéologie. En refoulant les conflits, nos contemporains se laissent envahir par l’idéal de la transparence : toute opacité dans leurs relations devrait être éradiquée, car elle impliquerait l’altérité et, donc, l’ennemi potentiel. Une illusion dangereuse, à laquelle peuvent aussi succomber certains contestataires qui critiquent le système avec ses propres catégories : au lieu de s’affirmer comme des » autres « , sujets d’une multiplicité subversive, ils s’en tiennent à revendiquer des droits, confortant l’idée que les » valeurs » de l’idéologie dominante sont nécessairement désirables par tous. Analysant les différentes dimensions du conflit – entre nations, dans la société ou au sein même de l’individu –, les auteurs mettent à jour les ressorts profonds de la dérive conservatrice des sociétés postmodernes. Ils démontent aussi bien les illusions de la » tolérance zéro » que celles de la » paix universelle » : nier les conflits nés de la multiplicité, ceux dont la reconnaissance fait société, c’est mettre en danger la vie. Le refoulement du conflit ne peut conduire qu’à la violence généralisée, et l’enjeu auquel nous sommes tous confrontés est bien celui de l’assomption du conflit, » père de toutes choses » selon Héraclite.